Il y a 15 ans disparaissait Jacques Fouroux

 "Un samedi comme les autres. Enfin, pas tout à fait.

Un peu après 22 heures, la triste nouvelle est tombée et s’est répandue sur la ville d’Auch et dans tout le monde du rugby. Ce 17 décembre 2005 disparaissait Jacques Fouroux. » C’est en commençant par ces mots que le président du RC Auch, Jean-Michel Justumus, a tenu à communiquer son émotion et celle de son club dans une lettre ouverte en la mémoire de la figure tutélaire du rugby de la capitale gasconne.

« Inutile de rappeler qu’il avait pendant 50 ans occupé l’espace du rugby national : junior brillant à Auch, capitaine et international à 19 ans à Cognac puis à La Voulte, 22 fois capitaine du XV de France sur 27 sélections, joueur et capitaine du FCA, entraîneur du XV de France, plusieurs grands chelems [NDLR : un en tant que joueurs en 1977 et deux en qualité d’entraîneur en 1981 et 1987], entraîneur de Grenoble, puis dirigeant fédéral, président du Comité Armagnac-Bigorre, président du FCA, membre très influent à la FFR à l’époque des "gros pardessus", et finalement "presque président" de la vénérable institution de la cité d’Antin, marche ratée de si peu en 1991… 

Sa carrière de dirigeant sera à la hauteur de sa forte personnalité, de son charisme, d’une vivacité d’esprit rare et le résultat d’un travail de tous les instants. Depuis 15 ans, Jacques guide notre action, il inspire nos projets, il est bien présent au stade, chez lui à Jacques-Fouroux. Nous avons créé "Le Petit Caporal", journal du RCA, pour que son esprit de conquérant perdure à jamais. »

« À 18 ans à peine et déjà au-dessus du lot. C'est un meneur, habile avec le ballon, vif, courageux. Mais la concurrence est rude à la mêlée. On le trouve trop petit, ça ne lui plaît pas et il file à Cognac. »

Nous avons, aussi, demandé à Henri Poudensan (ancien arrière du FCA), qui l’a bien connu dans son quartier natal de la cathédrale et sur les terrains, de nous narrer quelques souvenirs : « Jacques débute en équipe fanion du FCA en janvier 1965 contre le Racing, il est encore junior. À 18 ans à peine et déjà au-dessus du lot. C’est un meneur, habile avec le ballon, vif, courageux. Mais la concurrence est rude à la mêlée, il joue quelques matchs en fin de saison. On le trouve trop petit, ça ne lui plaît pas et il file à Cognac. En novembre, il est titulaire en France B contre les All Blacks à Bayonne. »

 
Henri ajoute : « Il jouait au Moulias avec Brunel, Cistacq, Espié, Lafférère, Bonaldo, Encuentra, les frères Iachetti, etc. Un match reste dans mes souvenirs contre Lavelanet. Le stade est plein, 7 000 personnes entassées, ambiance de feria, bandas, marrons. Jacques est à la manœuvre, règle tout et Auch gagne. Il était un chef sur le terrain et en dehors lors des troisièmes mi-temps, fidèle sur ses amitiés, ses convictions et ses valeurs. Les idées foisonnaient dans sa tête ». 

Charismatique sélectionneur du XV de France, Jacques Fouroux a souvent mené les Bleus à la victoire dans le tournoi des 5-Nations, sans oublier la finale face à la Nouvelle-Zélande lors de la première Coupe du Monde de rugby en 1987. Charismatique sélectionneur du XV de France, Jacques Fouroux a souvent mené les Bleus à la victoire dans le tournoi des 5-Nations, sans oublier la finale face à la Nouvelle-Zélande lors de la première Coupe du Monde de rugby en 1987.


Sa carrière internationale s’est envolée, sa renommée fait le tour du globe. Un dernier moment, une confidence : « Il avait souhaité que ses cendres soient dispersées sur le terrain d’honneur du Moulias. Nous nous sommes retrouvés un dimanche à l’automne suivant, une douzaine autour de sa famille, de Jean-Pierre Romeu, Jean-François Imbernon, Daniel Dubroca et quelques autres. On s’est mis en cercle et les enfants ont respecté ses volontés. Nous avons tous pleuré. »

Et le président du RCA Jean-Michel Justumus de conclure : « Tous les joueurs qui depuis pénètrent sur ce terrain qui porte son nom ont le devoir de mémoire. »  

Jeudi 17 décembre 2020, en présence du président du RCA et à l'initiative de sa famille, sa mémoire a été honorée. D'anciens joueurs du XV de France, réunis autour de Pierre Berbizier, ont rejoint Monique son épouse, Raymonde Bonaldo (sa soeur) et son époux Roger, ainsi que ses enfants David et Jean-Baptiste. 

 

LogosBasSite